George Sand, femme de passion

Parmi les individus dont l’histoire a eu une influence sur moi, on retrouve cette grande auteure du XIXe siècle.

Aurore Dupin (1804 – 1876), dite George Sand, est une femme de lettres françaises qui s’est notamment distinguée par sa vie amoureuse agitée, ses combats politiques et son œuvre littéraire très prolifique. Elle était entre autre qualifiée de « femme scandaleuse » par ses contemporains. On la connaît aujourd’hui pour ses romans, sa réputation de femme libre à une époque qui l’était moins, et ses célèbres amants comme Alfred de Musset ou Chopin.

George Sand photo

George Sand  a commencé à écrire très tôt : dès son enfance au couvent des Augustines anglaises, elle est surnommée « Miss Calepin ». De 1830 jusqu’à sa mort, quarante-six ans plus tard, elle écrira tous les jours. À ses œuvres littéraires (plus de soixante-dix romans et cinquante volumes d’écrits divers), il faut ajouter une immense correspondance avec ses contemporains.

Ses premiers romans, elle les écrira aux côtés de Jules Sandeau, lui-même écrivain. Littéraire engagée, ses écrits sont souvent une critique de son époque, reflétant ses opinions politiques, illustrant ses amours chaotiques, ou encore dénonçant les dangers d’une Église catholique qu’elle juge trop influente. Lorsqu’elle n’écrit pas de roman ou d’autres écrits divers, elle est journaliste. Elle commence dans le Figaro et finira par fonder avec ses amis ses propres journaux comme L’Éclaireur, La Revue Indépendante…

En plus de ses indéniables talents d’écriture, George Sand s’intéresse également aux arts. Elle doit son initiation musicale à sa grand-mère, qui était elle-même musicienne et chanteuse. Cependant, les maîtres qu’elle a par la suite brisent ses dons pour cet art qui la fascine. Sa liaison avec Chopin renforce sa passion pour la musique. Elle aime écrire en l’écoutant jouer. Après leur rupture, elle cessera en apparence de s’intéresser à la musique, continuant cependant de jouer les vieux airs de son enfance. Par ailleurs elle apprécie également de dessiner et peindre.

C’est Delacroix qui l’initie à l’art moderne. À sa mort en 1863, Sand qui possédait alors plus de vingt tableaux de l’artiste, décida de tout vendre. Elle s’attachera moins à la peinture par la suite. En revanche, elle est intéressée par l’arrivée de la photographie. En 1864, Nadar réalise les premiers portraits de George Sand, alors qu’elle a soixante ans.

Mais ses surtout pour ses engagements politiques qu’on se rappellera de cette auteure incroyable, qui prit un surnom d’homme pour pouvoir publier ses écrits.

Aurore Dupin a épousé Casimir Dudevant le 17 septembre 1822. Cependant, ce mariage a d’abord pour objectif d’échapper à la tutelle de sa mère. Très vite, le couple bat de l’aile et se sépare en 1828, après la naissance de leurs deux enfants, Maurice et Solange, dont la paternité est incertaine. Plus tard, alors que la jeune Aurore vient de rencontrer Jules Sandeau, elle se sépare de son mari, et le rejoint à Paris. Ensembles, ils écrivent Rose et blanche, qui paraît sous le pseudonyme de J. Sand. Aurore écrit ensuite son premier roman, Indiana, et souhaite le publier sous le même nom. Son amant refuse que ce texte qu’il n’a pas écrit lui soit attribué, Aurore va donc se choisir un nouveau nom, George Sand. Leur relation se dégrade après que la jeune femme ait ramenée sa fille Solange, alors âgée de trois ans, de Nohant où elle résidait avec son ancien époux. Ils se séparent en mars 1833.

La prise de conscience et l’action militante

C’est à partir de la révolution de 1830 et de sa rencontre avec Jules Sandeau que George Sand démarre son engagement politique. D’ascendance bonapartiste, elle se déclarera ouvertement républicaine après les Trois Glorieuses. Un peu plus tard, elle fait la rencontre de Lamennais et de Pierre Leroux qui vont beaucoup influencer ses opinions et l’orienter vers le socialisme. Avec Leroux et Louis Viardot, elle crée en 1841 la Revue indépendante à laquelle elle donne trois de ses grands romans. Elle fonde ensuite avec ses amis berrichons L’Éclaireur de l’Indre pour pallier l’absence de presse d’opposition en province. Cependant elle s’en écartera assez vite. De la même façon, elle s’éloigne de Pierre Leroux. En 1847, bouleversée par les émeutes de la faim, à quelques kilomètres de Nohant, elle se rapproche des milieux politiques, et collabore notamment avec La Réforme de Louis Blanc. Elle est très sensible à la condition des femmes.

L’engagement dans la lutte en 1848

Après la révolution de février 1848, Sand rejoint Paris dès l’installation du gouvernement provisoire afin de faire nommer ses amis berrichons à des postes clés. Dans l’attente des premières élections à suffrage masculin, la Dame de Nohant écrit pour enseigner la politique à la population rurale. Elle rédige les Bulletins de la République pour le compte des ministres, en y ajoutant sa touche personnelle. Certains feront scandale.

Lors d’une manifestation organisée par la gauche républicaine et socialiste, le 15 mai 1848, l’Assemblée est forcée et envahie. Les amis de George Sand l’incitent à partir, ce qu’elle fait en voyant les têtes de file de la manifestation se faire arrêter. Elle rentre alors à Nohant, où elle continue à écrire. Le 21 juin 1848, des combats de rue suite à une décision de l’Assemblée font plusieurs milliers de morts. Cela laissera Sand triste et déçue par la République, et résignée, lors de l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte en décembre. Abattue, elle ne s’exprimera plus dans la presse, sauf pour exercer un droit de réponse.

Le coup d’état de décembre 1851

Le coup d’état de 1851 eut une ampleur qui la détermine à réagir. De nombreuses arrestations et expulsions de républicains et de députés, dont Hugo, font qu’elle se sait menacée. Elle demande alors audience à Bonaparte. Elle lui demande en amnistie qu’elle n’obtient qu’en 1859. Après le suffrage universel de 1852, elle cesse d’intervenir auprès du pouvoir politique, qu’elle méprise de plus en plus, et concentre son action à soutenir les familles de ses amis, exilés ou déportés.

Anticléricalisme militant

En 1857, Sand publie La Daniella, charge intentée contre les États du pape, puis en 1863 Mademoiselle La Quintinie. Elle y dénonce la menace de l’Eglise Catholique pour les libertés individuelles. Elle affiche clairement son anticléricalisme.

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