Trois mois à Melbourne : le bilan !

Aujourd’hui, cela fait exactement trois mois que je suis arrivée à Melbourne et mon aventure dans cette ville touche à sa fin. Dans deux semaines, je partirai pour d’autres aventures dans mon beau pays d’Oz. Mais avant de vous faire découvrir ce nouveau projet, j’aimerais revenir un peu sur ces trois mois dans la seconde ville australienne.

Il est temps de prendre un peu de recul et de faire le bilan de ce début de PVT.

 

RESSENTI GÉNÉRAL

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Malgré quelques passages à vide de temps en temps, je me sens vraiment bien à Melbourne. Je crois que c’est le genre de ville où j’aurais pu m’installer définitivement en d’autres circonstances. La cité mérite bien sa réputation de ville la plus agréable à vivre ! Elle est belle, lumineuse, garnie d’espace verts, de hauts buildings et de maisons victoriennes. On la vit comme on le souhaite : culture, sport, détente, travail, vie nocturne ne sont pas en reste et chacun y trouvera son compte. Cependant, je ne suis pas venue ici pour m’arrêter dans un endroit de manière durable, et mon cœur me rappelle que j’ai déjà passé suffisamment de temps ici. Même si je suis un peu triste à l’idée de quitter mon premier « chez-moi » australien, l’aventure m’appelle et j’ai encore de nombreux endroits à découvrir !

 

RENCONTRES

Repas entre colocs

Je n’ai pas fait autant de rencontres que je l’imaginais ici, et n’ai pas réellement réussi à me lier avec des Australiens. J’ai cependant créé beaucoup d’attaches avec des personnes de nationalités diverses : Mexicaine, Japonaise, Coréenne, Thaïlandaise, Brésilienne, Mongole, Pakistanaise… entre autres. Je me suis beaucoup rapproché de trois de mes colocataires notamment, qui vont beaucoup me manquer. J’apprécie chaque minute passée avec elles, que ce soit pour gravir les 1000 marches de Dandenong, boire un café au Patricia’s ou partager un repas international à l’appart !

Certains de mes amis installés ici depuis plusieurs années m’ont fait découvrir leur région et leur culture, j’espère que j’aurais de nouveau l’occasion de les visiter ou mieux, de les accueillir chez moi pour leur rendre la pareille.

Enfin, les soirées de « Language exchange » étaient également un bon moyen de faire des rencontres plus qu’intéressantes, à refaire dès que l’occasion se présentera !

 

LOGEMENT

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Je suis arrivée en Australie en ayant réservé une auberge de jeunesse pour 2 semaines. J’avais décidé de prendre un peu le temps de m’acclimater et de me remettre du décalage horaire avant de me mettre à chercher logement et travail. Seulement voilà, au bout des deux semaines, et malgré plusieurs visites, je n’avais toujours pas de logement ! J’ai dû étendre mon séjour et changer de chambre, puis d’auberge, car les lits disponibles étaient peu nombreux du fait du Grand Prix de Formule 1 qui avait lieu à cette période. J’ai finalement obtenu une place dans une colocation et bien que j’aie dû attendre dix jours que la place se libère, je ne regrette pas ce choix. Le loyer de 145$ par semaine est très bas pour une chambre dans le CBD, le centre de la ville. Alors certes, je partage la chambre avec quatre autres filles et nous sommes huit au total dans l’appartement, mais en contrepartie je bénéficie d’une localisation parfaite au sein de la Free Tram Zone, ce qui me fait économiser sur le transport, d’une vue magnifique sur la ville (je suis au 38e étage d’un building) et d’un accès libre et gratuit à la piscine et la salle de sport de l’immeuble. De plus j’ai eu de la chance de tomber sur des colocataires sympas et respectueuses. Après quelques galères au début, je suis donc pleinement satisfaite !

 

TRAVAIL

Le travail, c’est le point noir de mes trois premiers mois à Melbourne. Je n’ai pas grand-chose de positif à dire à ce sujet. Je ne me suis pas vraiment passionnée pour les recherches durant les trois premières semaines, entre les galères de logement, l’acclimatation à un nouveau pays et surtout car je m’étais donné du temps pour me sentir en « vacances » avant de me plonger dans les sujets moins agréables. En revanche, lorsque j’ai commencé à chercher plus sérieusement, j’ai vite été déçue. On m’avait vendu l’Australie comme un eldorado où on trouve du travail aisément, bien payé et sans trop de problème. Avec mon expérience de barista à Starbucks, je pensais vraiment que je trouverais un travail assez rapidement. Mais si cette vision se rapprochait de la réalité il y a quelques années, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Malgré le porte à porte et les candidatures en ligne via Gumtree, Seek ou Indeed, j’ai longtemps galéré sans comprendre pourquoi personne ne me rappelait et mes quelques entretiens n’aboutissaient pas. Après en avoir discuté avec plusieurs personnes, j’ai fini par avoir quelques éléments de réponses : ici, les working holiday visa (PVT) sont assez mal vus. Non seulement ce visa ne te permet pas de travailler plus de six mois avec le même employeur, mais en plus ces derniers craignent (à juste titre) que tu t’en ailles au bout de quelques semaines pour voyager à l’autre bout du pays. Certaines annonces indiquent d’ailleurs clairement que les pvtistes ne sont pas les bienvenus. Un autre point qui m’a desservi est probablement le fait que je n’ai pas investi dans un numéro australien. En effet mon forfait Free français me permet sans difficulté d’avoir accès à Internet et aux appels/sms internationaux, je n’ai donc pas vu l’utilité de payer pour quelque chose que j’avais déjà. Malheureusement il semblerait que les recruteurs soient frileux à l’idée d’appeler un numéro étranger, ce que je peux également comprendre. J’ai posté une annonce sur Gumtree pour essayer de donner des cours de français mais n’ai eu que peu de retour d’élèves potentiels. Toutefois c’était tout de même une expérience intéressante car je ne m’étais jamais essayé au tutorat avant, et j’ai eu des échanges passionnants avec les intéressés.

Au final, on m’a expliqué que tout ça marchait surtout par le réseau. Problème, je ne connais personne ici ! J’ai fini grâce à ma colocataire thaïlandaise par décrocher un job de serveuse dans un restaurant thaï. Mais je me suis très vite aperçue que le travail ne me plaisait pas. Mes collègues, tous thaïlandais à l’exception des patrons (qui venaient respectivement de Birmanie et de Malaisie) parlaient entre eux dans leur langue sans jamais m’inclure, n’utilisant l’anglais que lorsqu’ils avaient quelque chose à me demander. De plus, le salaire était l’un des plus bas que j’ai pu voir ici. J’étais payé 65$ pour un service de 6h, auquel on devait déduire 5/6$ de transport pour se rendre au restaurant depuis le CBD. Ce qui nous fait à peu près 10$ de l’heure cash in hand… quand le smic australien est à 18,81$ de l’heure ! Même en enlevant les taxes, on est bien loin du compte… De plus ils me demandaient de payer une formation (RSA) pour pouvoir vendre de l’alcool à 55$, soit presque une journée de salaire… C’est une formation obligatoire imposée par le gouvernement, mais j’ai trouvé ça un peu hypocrite de leur part de vouloir être dans les règles seulement quand ce n’est pas à eux de payer ! J’ai récemment envisagé de quitter le job pour chercher autre chose, mais n’en ai finalement pas eu besoin. Après une maladie qui m’a empêchée de bosser deux jours (certificat médical à l’appui), j’ai tout simplement disparu des plannings. Je n’ai pas été officiellement renvoyée, mais le restaurant n’a juste « pas de place pour moi cette semaine »… depuis trois semaines. Bien, je renonce à chercher un travail digne de ce nom à Melbourne, j’essaierai de trouver une place en ferme à la fin de mon road-trip pour redynamiser un peu mon compte en banque.

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SANTÉ

Comme précisé ci-dessus, j’ai eu quelques soucis de santé à deux reprises, qui se sont enchaînés sur une durée de 3 semaines/un mois et m’ont laissée très fatiguée. Pendant cette période ça a été un peu compliqué de garder le moral d’autant que les doutes, le manque de la France et d’autres problèmes ont fait leur apparition. Néanmoins comme beaucoup de maladies, ce n’était que provisoire et me voilà de nouveau en pleine forme et des projets pleins la tête !

 

DÉCOUVERTES

Les box colorés de Brighton Beach

Voilà bien un sujet sur lequel je n’ai pas de plainte à formuler ! Pendant ces trois mois, j’ai sillonné Melbourne en long, en large et en travers, de petits cafés en expositions temporaires, sans oublier les endroits touristiques inratables ni les bons plans des gens croisés sur place. J’ai également eu l’occasion de me balader un peu autour de la ville, notamment à Brighton Beach, Dandenoong, Ballarat, et d’autres endroits vraiment sympas dont je vous parlerai à l’occasion ! Malgré le manque de travail, je n’ai pas du tout l’impression d’avoir perdu mon temps à Melbourne durant ces trois mois faits de promenades et découvertes.

 

MÉTEO

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Il y a un adage qui dit qu’à Melbourne, on voit passer « four seasons in a day », soit les quatre saisons en une journée. J’ai pensé avant d’arriver que c’était sûrement exagéré… ça ne l’était pas ! La météo ici est tellement changeante que tu ne sais pas si tu dois emmener avec toi ton parapluie ou ta crème solaire. Il peut tout à fait faire un joli soleil le matin, pleuvoir des trombes d’eau l’après-midi avant que les températures s’adoucissent et que les nuages disparaissent pour la nuit. Un jour il fera 28°C et le lendemain 14 ou 16. C’est à ne rien comprendre. C’était quand même agréable d’avoir de la chaleur juste après avoir quitté l’hiver parisien. Cependant, après un automne doux mais de plus en plus froid, nous sommes maintenant en hiver depuis le 1er juin et la tendance s’inverse à mesure que les températures chutent… Une raison supplémentaire de migrer vers le nord ?

 

En résumé, mes premiers pas dans cette ville ont pu être un peu difficiles, mais je m’y sens vraiment bien. Il y a des hauts, des bas, des jours mieux que d’autres où l’on croit que tout est possible, quand certains autres nous font regretter d’avoir quitter notre lit. De manière globale cependant, Melbourne est une ville magnifique et agréable, et je me serais bien vue y rester plus longtemps. J’y ai d’ailleurs longuement pensé, mais mon visa n’est pas éternel et je veux découvrir d’autres endroits merveilleux en Australie, il y a tant à voir ! Mine de rien, le quart de mon temps ici est déjà expiré. De plus, la difficulté de trouver un travail digne de ce nom et le coût de la vie font que mes économies commencent à s’émietter. J’irai donc tenter ma chance ailleurs, et qui sait ? Peut-être reviendrai-je à Melbourne d’ici quelques mois ou années ? En attendant, mes pas se dirigeront vers l’ouest avant de remonter vers des températures plus clémentes…

6 réflexions au sujet de « Trois mois à Melbourne : le bilan ! »

  1. Bel article !
    Je suis actuellement à Sydney, et c’est la même chose pour le travail, j’ai galéré de nombreux jours avant de trouver un poste correct ici! Beaucoup de concurrence, et, quand on vient pas du milieu de la cuisine, c’est compliqué d’y trouver un job. Comme tu dis, l’eldorado qu’on nous vend existait peut-être il y a 10 ans, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.
    En tout cas, j’ai hate de découvrir Melbourne!

    Vers quelle ville te diriges-tu maintenant ?

    Julia.

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  2. Je suis contente de ne pas être la seule à penser ça ! Mais malgré tout j’ai adoré Melbourne et j’espère que tu aimeras également.
    Je vais partir en road-trip direction Adelaïde d’abord, puis vers le Nord en passant par Uluru et j’espère ensuite trouver du travail en ferme vers Darwin ou Cairns.

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  3. Expérience très intéressante, et ton article se lit avec plaisir. D’une façon générale, je crois qu’il est toujours plus facile de se lier d’amitié avec d’autres étrangers. Il suffit de faire l’expérience comme toi, rien que trois mois, pour comprendre pourquoi en France aussi, les immigrés ont tendance à se retrouver entre eux. Je pense que ce n’est pas volontaire de la part des locaux, simplement ils ont leur vie, leurs amis, leur famille, leur routine, et pas nécessairement de place dans leur vie pour toi, qui, au contraire, a besoin des autres pour combler ta solitude. L’autre réflexion qui me vient à la lecture de ton article, c’est cette difficulté de trouver du travail ailleurs. Oui on peut trouver du travail, mais on n’est pas attendus. On doit prendre les miettes. Et quand on a une bonne formation, une bonne expérience, c’est difficile à accepter. Encore une fois… cela nous oblige à porter un tout autre regard sur notre pays, car il fonctionne pareil. Bonne continuation !

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